Qu’est-ce qu’un préjudice moral?
Le préjudice moral est le résultat potentiel du fait d’être témoin d’un événement qui va à l’encontre de ses convictions morales, ou de participer soi-même à cet acte. Le préjudice moral peut également être causé par le sentiment d’avoir été trahi par une personne en qui l’on avait confiance, comme un collègue, un superviseur ou un lieu de travail.
Il se traduit souvent par des sentiments intenses de culpabilité, de honte, de dégoût et de colère.
Qu’est-ce que les blessures de stress post-traumatique (BSPT) ?
Le blessure de stress post-traumatique (BSPT) est une réaction à des événements traumatisants que l’on a personnellement vécus, dont on a appris qu’ils étaient survenus à un proche ou auxquels on a été exposé. Il peut s’agir d’une mort réelle ou d’une menace de mort, d’une blessure grave ou d’une violence sexuelle.
BSPT peuvent inclure
- Revivre l’événement de façon répétée dans son esprit
- Faire des cauchemars
- Éviter la famille et les amis
- Avoir des difficultés à dormir
- Perdre tout intérêt pour les activités agréables
- Éviter les lieux et les personnes qui vous rappellent l’événement
Certaines personnes atteintes de BSPT souffrent également de dissociation. Cela signifie qu’elles se sentent déconnectées d’elles-mêmes ou qu’elles ont l’impression que les choses qui se passent autour d’elles sont irréelles ou inconnues.
Bien que la plupart des personnes qui vivent un événement traumatique aient une forte réaction, beaucoup s’en remettent avec le temps. Le fait d’avoir vécu un traumatisme ne signifie pas que vous développerez un BSPT.
Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle affecté les fournisseurs de soins de santé ?
- La pandémie a aggravé les symptômes de dépression, d’anxiété, de trouble de stress post‑traumatique, de troubles du sommeil et de préjudice moral chez les professionnel·le·s de la santé.
- Les stratégies d’adaptation habituelles, comme aller au centre d’entraînement physique ou rencontrer des amis, n’ont pas été accessibles en raison des restrictions sanitaires.
- Même avant la pandémie, les professionnel·le·s de la santé faisaient face à des défis moraux dans le cadre de leur travail au quotidien. La COVID-19 s’est ajoutée à ces facteurs de stress et a entraîné une exposition généralisée à des conditions de travail qui font courir aux professionnel·le·s de la santé un risque accru de préjudice moral, comme une augmentation de la charge de travail et des pénuries de personnel.
Préjudice moral
Les fournisseurs de soins de santé ont été confrontés à de nombreux défis au cours de la pandémie, notamment :
- Travailler avec des ressources limitées
- Assister à une baisse de la qualité des soins
- Ne pas autoriser les familles à se rendre au chevet des patients atteints de COVID-19
Ces événements potentiellement préjudiciables sur le plan moral peuvent conduire à :
- Sentiments de culpabilité, de honte, de colère, de dégoût ou de trahison
- Dépression, anxiété, stress post-traumatique
- Pensées ou comportements suicidaires
- l’épuisement professionnel
- Désir de quitter la profession de santé
- Comportements potentiellement risqués ou dangereux (par exemple, excès de vitesse, dépenses excessives, automutilation)
- Perte du sens de l’identité
- Changements dans l’identité religieuse ou spirituelle
- Altération de la vision d’un monde juste et bon
Réactions physiques
- Maux de tête
- Fatigue/léthargie
Réactions émotionnelles et sociales
- Sentiment d’engourdissement ou de détachement par rapport aux autres personnes, aux activités ou à l’environnement
- Épuisement émotionnel
- Fatigue de compassion (fatigue qui survient lorsqu’on s’occupe de personnes ayant subi un traumatisme)
- Sentiments de peur, de colère et d’incertitude
Déficiences fonctionnelles
- Certains FSS peuvent souffrir de troubles fonctionnels pendant plusieurs jours, notamment d’une diminution de la capacité à effectuer des activités quotidiennes (par exemple, effectuer des tâches professionnelles, rester debout pendant de longues périodes, marcher sur de longues distances), de difficultés de concentration et d’une diminution des compétences sociales.