Les êtres humains sont incroyablement complexes. Notre identité comporte de multiples facettes qui contribuent toutes à la façon dont nous nous percevons et dont nous percevons le monde qui nous entoure.
Bien qu’une partie de votre identité puisse reposer sur votre rôle de membre du corps médical, vous pouvez aussi être un parent, une partenaire de vie, un frère ou une sœur, une coéquipière, un ami, etc. Il arrive que l’on nous demande de laisser certaines parties de nous-mêmes au vestiaire lorsque nous commençons un quart de travail. Cependant, les différents aspects de notre identité — par exemple, le fait d’être afro-descendant, gai, musulman, non binaire, autiste, sourd ou de vivre avec une maladie chronique — participe de qui nous sommes. Il peut être très difficile, voire impossible, de laisser ces éléments derrière nous.
De nombreux éléments de l’identité d’une personne sont difficilement «éteignables», notamment:
- La race et l’origine ethnique
- L’orientation sexuelle
- L’identité de genre
- L’âge
- La religion
- Les aptitudes ou capacités physiques
- La neurodiversité
- L’état de santé
Il peut être stressant d’avoir le sentiment de ne pas pouvoir laisser entrevoir ces aspects de soi au travail alors que l’expérience, unique, que l’on a du monde est ancrée dans ces aspects identitaires croisés et multiformes. Cela peut être particulièrement vrai lors de crises personnelles, sociétales ou mondiales qui font prendre conscience de certaines parties de notre identité (ex.: le mouvement Black Lives Matter ou l’impact disproportionné de la COVID-19 sur les personnes et communautés moins nanties et racisées).
La gestion de ces expériences dans des environnements de travail très stressants peut entraîner des difficultés, notamment:
- Des difficultés à concilier des rôles et des responsabilités contradictoires
- Des conflits ou une confusion au sein de ses valeurs, ou entre ses valeurs et celles des autres
- Un sentiment de honte ou la dissimulation de certaines parties importantes de soi dans certains contextes
- Des sentiments de colère, d’injustice ou de trahison (à l’égard de soi-même, d’une autre personne ou de la société)
- Un sentiment d’impuissance ou d’être à la merci des opinions et des suppositions de la société à votre égard fondées sur des éléments de votre identité
- La fatigue de compassion
- Le sentiment de faire l’objet d’une incompréhension, de ne pas être pris en compte ou d’être sous-estimé