Étude de cas: Nia

Nia est thérapeute respiratoire. Avant la pandémie, elle croyait que si elle faisait bien son travail, elle garderait ses patients en vie. Mais à mesure que la première vague de COVID-19 progressait, plusieurs de ses patients atteints du virus sont morts sous ses soins. Nia a commencé à croire qu’elle faisait quelque chose de mal. Elle a aussi commencé à blâmer son superviseur parce qu’il ne lui a pas donné les outils dont elle avait besoin.

Avec le temps, Nia a internalisé des pensées comme «on ne peut faire confiance à personne», «les autres s’en fichent», «j’ai un mauvais jugement» et «je ne suis pas assez forte pour faire ce travail à long terme».

Rongée par la culpabilité et le ressentiment, Nia redoutait d’aller au travail. Elle agissait de manière défensive et se concentrait davantage à attribuer des blâmes qu’à prendre soin d’elle-même et de ses patients. 

Nia a fini par quitter son travail, a coupé les ponts avec ses amis et a même cessé de sortir de chez elle. Elle était dans une période très sombre avant de découvrir la thérapie d’acceptation et d’engagement (souvent connue sous l’acronyme ACT, pour Acceptance and Commitment Therapy) et de commencer à pratiquer la défusion, ce qui l’a aidée à réaliser que les récits qu’elle se racontait à elle-même ne lui causaient que du tort. 

Par exemple, lorsque fusionnée avec la pensée «Les autres s’en fichent», Nia omettait que sa collègue avait accepté de couvrir son quart de travail et que son supérieur prenait de ses nouvelles pour s’assurer qu’elle allait bien.Aujourd’hui, grâce aux stratégies et techniques de défusion, toutes les fois que la pensée «Les autres s’en fichent» vient à l’esprit de Nia, celle-ci la verbalise à voix haute en employant une tactique singulière, mais efficace: elle utilise la voix de Bourriquet, l’âne dans Winnie l’ourson. Elle se rappelle aussi que ces pensées nuisibles sont simplement un outil que son esprit utilise pour tenter de la protéger, et qu’elle n’est pas obligée de croire ce qu’il lui dicte. Elle peut simplement reconnaître ces pensées, puis déterminer elle-même les actions qu’elle peut entreprendre en réponse à celles-ci.