Ali, infirmier, comptait un an d’expérience dans son unité au moment où la COVID-19 a été déclarée pandémie par l’OMS. Au début, lui et son équipe faisaient preuve de motivation et croyaient que leur formation médicale les guiderait et les aiderait à prodiguer les meilleurs soins possibles. Toutefois, les choses ont rapidement pris une mauvaise direction.
Les pénuries d’équipement de protection individuelle (EPI) ont commencé à affecter l’unité d’Ali. Alors qu’Ali se faisait un devoir de changer chaque EPI après utilisation, tel qu’appris lors de sa formation, sa superviseure lui demandait désormais de ne pas remplacer son masque, même s’il s’occupait de plusieurs patients.
Ali a également dû composer avec les façons dont les autres géraient les risques associés à la pandémie. L’une de ses patientes est décédée après avoir contracté la COVID-19, infectée par une nièce elle-même infectée lors d’une fête tenue à l’intérieur. À une autre occasion, un collègue s’est présenté au travail après avoir été exposé à la COVID-19. Il est ensuite devenu symptomatique; plusieurs membres du personnel de l’unité d’Ali sont donc tombés malades, entraînant d’importantes heures supplémentaires pour pallier le manque d’effectifs. La direction a même demandé à plusieurs de retourner au travail puisqu’ils et qu’elles n’étaient «pas si malades que ça».
Pendant cette période difficile, Ali a travaillé jusqu’à 21 jours d’affilée. Lorsqu’il a exprimé ses inquiétudes concernant l’épuisement professionnel et la dépression, sa superviseure lui a répondu: «Nous avons besoin de personnes, peu importe que tu sois en pleine forme ou non».
Petit à petit, Ali a perdu confiance en elle, en l’hôpital et même en l’humanité.
Image générée par Midjourney.